LA FIN DU ROBERTISME - LES EVENEMENTS DE JUIN 1943
"Amiral Robè (Se chantait aussi "Amiral poyo")
Ou pati mé pa ritounen
Bay bon van douvan
Alé réfléchi an koté
DE GAULLE krié nou
Manmay an nou fè lenposib
La Frans ka soufè
annou pou nou sa délivré-i"
Les différents chants en créole ont été recueillis auprès
d'une contemporaine Mme Lucia DONATIEN
de Fort-de-France née en avril 1923 - Interprète)
(Vidéo de Mme MAITREL, habitante du Prêcheur, chantant)
L’Amiral ROBERT pressent que cette situation de disette favorise l’opposition au régime :
« Sur le plan intérieur (…), l’état des choses allait peu à peu engendrer une inquiétude nerveuse, génératrice de troubles. Les stocks de subsistance s’épuisaient, les tentatives faites dans plusieurs directions pour obtenir quelques ravitaillements en dehors des Etats-Unis (…) se heurtaient à l’obstruction américaine. Les efforts faits localement depuis plus d’une année pour réaliser une autarcie couvrant le domaine alimentaire (produits de substitution) se révélèrent insuffisants. »
Il n’y a pas que la faim qui augmenta l’opposition à ROBERT, la conjoncture politique (Comité Martiniquais de Libération plus actif avec à sa tête Victor SEVERE, ancien maire de Fort-de-France, le ralliement de
Le 18 Juin 1943, une manifestation patriotique avec dépôt de gerbes au monument aux morts lance le mouvement. Le camp de Balata (armée de Terre composée d’autochtones) entre à son tour en rébellion avec à sa tête le Commandant TOURTET et se rallie à
Forts du soutien de l’armée de Terre, du Comité Martiniquais de Libération et de quelques marins déserteurs, le 29 Juin, 2000 personnes se réunissent place Galiéni de 18 heures à 2 heures du matin et réclament le passage de
Le 14 Juillet 1943 sur le contre-torpilleur Le Terrible, arrive à Fort-de-France Henri HOPPENOT, ministre représentant le gouvernement d’Alger. L’ Amiral ROBERT quitte l’île le 15 Juillet à 22 heures à destination de PORTO-RICO.
Après ce séjour, il rallie Lisbonne (PORTUGAL). Menacé d'être arrêté par le Gouvernement de Vichy pour n'avoir pas exécuté les ordres de sabordage des navires, de destruction des avions et d'immersion de l'or, ROBERT est en fait arrêté par les FFL en septembre 1944. Son procès eut lieu le 11 mars 1947, devant la Haute Cour de Justice de Versailles. Il fut condamné à 10 ans de travaux forcés et perdit sa Rosette de la Légion d'Honneur. Finalement, il sera libéré au bout de six mois d'incarcération.
Photo extraite du journal "L'Express"
Témoignage de mon grand-père Monsieur ALEXANDRE Paul ( Grigka ALEXANDRE)
72 ans, originaire de SAINT-PIERRE