Concours résistance/déportation 05-06
+ 0 - ACCUEIL
+ 1 - INTRODUCTION
+ 2 - DISSIDENTS ET PASSEURS 972
+ 2.1 - Situation géographique de la Martinique
+ 2.2 - Contexte historique pendant la 2nde guerre mondiale
+ 2.3 - Départ en dissidence
+ 2.4 - Contribution des ruraux au départ
+ 2.5 - Destins de dissidents
+ 3 - CHANT HOMMAGE AUX DISSIDENTS
+ 4 - LE GOMMIER
+ 5 - CONCLUSION
+ 6 - REMERCIEMENTS
 -  7 - ANNEXES
+ Lycée Saint-James

7 - ANNEXES - 7.3 - a) Document 1 : Témoignage grand-père Grigka

Document 1 (à lire également dans : La fin du Robertisme - Les événements de juin 1943)

Témoignage de mon grand-père Monsieur ALEXANDRE Paul

(1934- ) 72 ans, originaire de SAINT-PIERRE

PREMIER CHAPITRE

J’avais sept ans, j’habitais au dessus du Carbet à l’Anse Latouche. Entre l’Anse Turin et l’Anse Latouche, c’était le lieu de formation des militaires, avant leur départ vers la France. Ils s’entraînaient à la marche au pas, aux tirs (petite guerre), face au bateau coulé au niveau du Raisiniers, dans une sorte de caverne ; des militaires étaient cantonnés là. Tous les jours, les militaires en provenance du Camp Billotte de Saint-Pierre s’entraînaient dans la région. Chaque soir, on entendait le bourdonnement des sous-marins. En cas d’invasion de la région, il était prévu de faire exploser le tunnel : des mines étaient placées dans les falaises, sur la côte. Ces trous existent encore de nos jours. Pendant cette période, chaque soir la fanfare militaire s’entraînait sous le kiosque de Saint-Pierre (place Félix Boisson). A l’époque, le responsable des militaires était le capitaine BOUCHER surnommé « Au poil ». Certains dimanches, l’ensemble des militaires défilait à travers la ville de Saint-Pierre avec à leur tête le capitaine BOUCHER sur son cheval blanc ; il y avait le salut aux couleurs : chaque fois avant de partir pour le front, les militaires saluaient la population. Vers la fin de la guerre, il y a eu une bataille entre les soldats du capitaine BOUCHER et un autre régiment et ce sont les soldats du capitaine BOUCHER qui ont remporté la bataille.

SECOND CHAPITRE

C’était l’époque où beaucoup de jeunes partaient le soir dans des embarcations vers Sainte-Lucie et la Dominique pour rejoindre les Forces Libres en Amérique et en Grande-Bretagne. Pour cela il fallait payer le transport, et on suppose que beaucoup d’entre eux ont péri lors de la traversée. Certains s’en allaient sans prévenir leurs parents en leur laissant un petit mot.

TROISIEME CHAPITRE

C’était aussi l’époque de la misère : pas de pain, de tissu, de denrées de première nécessité. On vivait des moyens du terroir : des légumes et des fruits du pays et de la pêche. On fabriquait le sel à partir de l’eau de mer, le savon et l’huile à partir de la noix de coco, la farine pâtissière à partir de racines telles que l’ « Anvers », le toloman, la barbadine. La graisse de porc était transformée en saindoux. Les moyens de conservation étaient le sel et la cuisson. La plupart des éleveurs étaient obligés de cacher leurs animaux dans les forêts parce qu’ils étaient réquisitionnés par l’armée et personne n’avait le droit d’abattre des animaux chez soi car il y avait un marché de contrebande entre les îles anglaises et la Martinique. Même les véhicules des particuliers sauf ceux des infirmes étaient réquisitionnés.

QUATRIEME CHAPITRE

A l’école, depuis le CP, les élèves apprenaient la marche au pas cadencé pour se préparer au cas où la guerre durerait. Le matin, on hissait le drapeau de la France et le soir, on le descendait en présence de tous les élèves en chantant le chant suivant :

« Aux couleurs

Aux couleurs

Saluons le drapeau

De la France

Et prions

Pour la France

Aux couleurs. »

Chaque matin, ou quand on le pouvait, on faisait une petite quête pour la France. Dans chaque classe était fixé un Christ pour la prière du matin.

CINQUIEME CHAPITRE

C’était l’époque où on chantait la gloire du Maréchal Pétain :

« Maréchal, nous voilà

Tu nous as redonné l’espérance

La patrie renaîtra

Maréchal, Maréchal, nous voilà »

Puis arriva la fin de la guerre. On entendit parler du Général de Gaulle. Partout était en fête, c’était la victoire des Alliés. Pendant la guerre, il était interdit d’écouter les nouvelles. Après la guerre, petit à petit, les produits alimentaires et vestimentaires arrivèrent, peu à peu au début, sous forme de rationnement ; il fallait récupérer des bons à la Mairie et petit à petit le commerce devint libre.

Témoignage oral retranscrit par l’élève ALEXANDRE Grigka

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Date de création : 03/05/2006 ° 07:00
Dernière modification : 03/06/2006 ° 17:41
Catégorie : 7 - ANNEXES
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