Témoignage de Monsieur JEAN-BAPTISTE Eugène, 83 ans, originaire de GRAND-RIVIERE, dissident, frère de passeur Monsieur JEAN-BAPTISTE nous a raconté qu'il est parti le 14 Mai 1943 en Dominique (mais il n’a pas été acheminé par le dernier convoi de dissidents pour Fort-Dix) en compagnie d'un camarade plus jeune que lui, M. Jean PHILIBERT, qui l'a convaincu de partir. Il est resté en Dominique jusqu’en Août puis est revenu en Martinique. Il s’est engagé à la caserne de Gerbault à Fort-de-France. Il a débarqué à la Nouvelle Orléans, près du fleuve Mississipi avec quelques 500 jeunes autres antillais. Il a séjourné en Amérique au Camp Patrick Edouard près de Boston, pour subir un entraînement militaire pendant un mois. Puis, il a encore fait un mois d’entraînement dans un camp au Sud de New-York près de Norfolk. Il a été acheminé vers l’Afrique du Nord, n’a pas débarqué à Casablanca, mais à Tanger où il est resté un mois. C’est en tant que membre du 1er renfort de la 1ère DFL, affecté à la DCA (Défense Contre-Avion) dans le maniement d’une arme 40 Bofors, qu’il est parti en Italie. Il se souvient de Naples et d’une petite ville : Albanova. Puis, retour en Algérie (Oran) et Casablanca. Monsieur JEAN-BAPTISTE avoue ne pas avoir été au front : il n’a pas participé à des combats car il s’occupait du matériel militaire à l’arrière. La guerre finie, il est revenu en Martinique en Janvier 1946. Voici les noms des ruraux de Grand-Rivière partis en dissidence qu’il nous a donnés : Mme BOULAY née Anaïs BLAKE, Léon BLAKE, Lucien NEGOUAI, Jules EGUIENTA, Georges EGUIENTA, Georges TICAN, Gersil MOREAU, Jules TAVERNY. COMMENTAIRE DE Mme MACAIRE Malheureusement, le jour de notre visite, Mme Anaïs BOULAY (partie à la Dominique) et M. André LOUISIN (89 ans, passeur) devaient assister à la rencontre, mais ils n‘ont pu se déplacer pour raison de santé. Cela nous aurait permis de recouper les témoignages, notamment en ce qui concerne l’accord douanier particulier dont aurait bénéficié cette commune. En effet, cet accord n’est mentionné nulle part, par aucun historien : il est de coutume de parler de contrebande à Grand-Rivière. Une première démarche de recherche a été entamée auprès des services des Douanes de la Martinique mais les archives 1939 à 1946 sont manquantes. Ce travail sera donc poursuivi l’année prochaine. Monsieur JEAN-BAPTISTE sur la plage le jour de la visite des élèves. page 1 2 3
Date de création : 01/05/2006 ° 20:53
Dernière modification : 03/06/2006 ° 17:25
Catégorie : 2.5 - Destins de dissidents
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