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RELATIONS AVEC LES MARINS-PECHEURS
Le monde de la pêche a été dans son ensemble favorable à ceux qui voulaient fuir et beaucoup d’évasions n’ont réussi que grâce à la complicité, active ou passive, des gens de la mer qui ont eux-mêmes donné beaucoup à la dissidence. (vidéo de Mme MAITREL sur la bagarre avec les gendarmes)
Pourtant, il faut bien avouer que lorsque les candidats au départ n’avaient pas d’argent ou qu’ils ne parvenaient pas à s’entendre avec les passeurs, ils n’hésitaient pas à dérober un bateau pour s’enfuir .Cela était fort mal ressenti par les pêcheurs qui n’avaient que ce moyen pour nourrir leur famille dans cette période de privation. D’où leur fureur, leur récrimination contre les voleurs. Les injures étaient fréquemment employées par certains pour désigner les dissidents : « brigands, voyous ». L’exaspération de certains allait même jusqu’à s’emparer des fuyards.
Monsieur PAIN rapporte que sa deuxième tentative d’évasion a échoué parce que justement les habitants de Bellefontaine et surtout les pêcheurs ont eu une attitude hostile et s’écriaient en les voyant circuler dans le bourg : « gadé sé ti Gaulliste-la ! » (Ce sont des petits Gaullistes !), « mi sé ti Gaulliste-la ka pati ! » (Voilà les petits Gaullistes qui veulent partir !) . Aussitôt, les marins ont tiré leurs canots au sec près de l’église et les ont attachés avec corde, chaîne et cadenas loin de la mer de crainte qu’ils ne volent leurs embarcations. Le passeur, voyant la situation et de peur d'être dénoncé, leur a annoncé vers onze heures du soir qu'il renonçait parce qu'il était trop surveillé.
Ces vols de canots indisposaient les pêcheurs et constituaient un désordre à l’ordre public. Si bien que le Gouverneur NICOL décida de prendre des mesures en Mars 1943. En Septembre 1943, le Barfleur partit chercher à Sainte-Lucie, 40 embarcations ayant servi aux volontaires.