LA FIN DU ROBERTISME - LES EVENEMENTS DE JUIN 1943 "Amiral Robè (Se chantait aussi "Amiral poyo") Ou pati mé pa ritounen Bay bon van douvan Alé réfléchi an koté DE GAULLE krié nou Manmay an nou fè lenposib La Frans ka soufè annou pou nou sa délivré-i"
(cliquez ici)
Les différents chants en créole ont été recueillis auprès d'une contemporaine Mme Lucia DONATIEN de Fort-de-France née en avril 1923 - Interprète)
(Vidéo de Mme MAITREL, habitante du Prêcheur, chantant)
L’Amiral ROBERT pressent que cette situation de disette favorise l’opposition au régime : « Sur le plan intérieur (…), l’état des choses allait peu à peu engendrer une inquiétude nerveuse, génératrice de troubles. Les stocks de subsistance s’épuisaient, les tentatives faites dans plusieurs directions pour obtenir quelques ravitaillements en dehors des Etats-Unis (…) se heurtaient à l’obstruction américaine. Les efforts faits localement depuis plus d’une année pour réaliser une autarcie couvrant le domaine alimentaire (produits de substitution) se révélèrent insuffisants. » Il n’y a pas que la faim qui augmenta l’opposition à ROBERT, la conjoncture politique (Comité Martiniquais de Libération plus actif avec à sa tête Victor SEVERE, ancien maire de Fort-de-France, le ralliement de la Guyane à la France Combattante depuis le 17 Mars 1943 et de la Guadeloupe le 3 Mai, le développement du gaullisme), l’évolution de la guerre (Alliés en Afrique du Nord 1942, défaite de Vichy et occupation totale de la France le 11 novembre 42, entrée en guerre des Etats-Unis depuis décembre 41, victoire de Stalingrad février 43), et la propagande active des radios gaullistes de Sainte-Lucie et de la Dominique furent autant de paramètres qui contribuèrent à la chute de ROBERT et au développement des formes de résistance au régime. Le 18 Juin 1943, une manifestation patriotique avec dépôt de gerbes au monument aux morts lance le mouvement. Le camp de Balata (armée de Terre composée d’autochtones) entre à son tour en rébellion avec à sa tête le Commandant TOURTET et se rallie à la France Libre. (cliquez ici)
Forts du soutien de l’armée de Terre, du Comité Martiniquais de Libération et de quelques marins déserteurs, le 29 Juin, 2000 personnes se réunissent place Galiéni de 18 heures à 2 heures du matin et réclament le passage de la Martinique à la France Libre du Général DE GAULLE. La révolte gagne alors les communes les plus proches de Fort-de-France et les ralliements du Fort Desaix et de la garnison de Madiana poussent l’Amiral ROBERT à se réfugier sur l’EMILE BERTIN. Le 30 juin à 12 heures trente,TOURTET adresse un télégramme aux autorités vichyssoises : " Poste de Camp Balata à population de Fort-de-France et à toutes autorités. Nous sommes toujours aussi résolus et nos moyens se renforcent. Cependant, pour éviter toute effusion de sang, nous n'avons pas l'intention d'user de notre force, même pour le moment, de descendre à Fort-de-France, tant que la Marine n'aura pas fait usage de ses armes. Nous laissons le soin au Comité Directeur de négocier avec l'Amiral. Cependant, si les Marins tirent sur la population, nous descendrons immédiatement et déclinons toutes responsabilités sur les conséquences qui s'en suivront." Le 30 Juin 1943, dans la nuit, ROBERT demande, par l’intermédiaire de l’Amiral américain HOOVER, l’envoi d’un plénipotentiaire mandaté par Alger avant de résigner ses fonctions. Le dénouement de la crise avait été annoncé dès 19 heures 15, par un nouveau télégramme de TOURTET, à la population: "A population Martinique. Grâce à notre action commune menée dans le calme et la discipline, une solution satisfaisante semble devoir prochainement intervenir. Nous restons cependant à nos postes et continuerons à veiller avec la même vigilance jusqu'à ce que le pouvoir soit remis aux autorités désignées par le Gouvernement de la France Combattante. Vive la France !"
Le 14 Juillet 1943 sur le contre-torpilleur Le Terrible, arrive à Fort-de-France Henri HOPPENOT, ministre représentant le gouvernement d’Alger. L’ Amiral ROBERT quitte l’île le 15 Juillet à 22 heures à destination de PORTO-RICO. Après ce séjour, il rallie Lisbonne (PORTUGAL). Menacé d'être arrêté par le Gouvernement de Vichy pour n'avoir pas exécuté les ordres de sabordage des navires, de destruction des avions et d'immersion de l'or, ROBERT est en fait arrêté par les FFL en septembre 1944. Son procès eut lieu le 11 mars 1947, devant la Haute Cour de Justice de Versailles. Il fut condamné à 10 ans de travaux forcés et perdit sa Rosette de la Légion d'Honneur. Finalement, il sera libéré au bout de six mois d'incarcération. Photo extraite du journal "L'Express" Témoignage de mon grand-père Monsieur ALEXANDRE Paul ( Grigka ALEXANDRE) 72 ans, originaire de SAINT-PIERRE
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Date de création : 22/04/2006 ° 13:10
Dernière modification : 16/06/2006 ° 08:03
Catégorie : 2.2 - Contexte historique pendant la 2nde guerre mondiale
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